Luon Sovath, Lauréat du Prix Martin Ennals 2012, lutte contre une campagne de diffamation
Luon Sovath, Lauréat du Prix Martin Ennals 2012, a été expulsé du Conseil des moines de la province de Siem Reap au Cambodge, le 4 juin à la suite d’une campagne de diffamation contre lui. Défendre les droits humains ne devrait pas être un crime, la Fondation Martin Ennals regrette profondément ce qu’il s’est passé.
Qui est Luon Sovath ?
Le vénérable Luon Sovath est le Lauréat du Prix Martin Ennals 2012. Il a 42 ans, et il est moine bouddhiste dans sa ville natale, Siem Reap au Cambodge. Luon Sovath mélange les enseignements traditionnels bouddhiste aux technologies modernes. Il a passé plusieurs années à voyager à travers le pays pour documenter la lutte des communautés rurales qui luttent contre l’accaparement des terres et les évictions forcées.
Que lui est-il arrivé ?
Il y a quelques années, Luon Sovath a été témoin de l’éviction forcée de sa famille et des autres villageois. A la suite de cela, le Vénérable Sovath a utilisé la vidéo, les poèmes, et les chansons pour défendre le droit au logement. Malheureusement, son plaidoyer touche d’importants intérêts économiques au Cambodge, et il est régulièrement menacé d’agression physique, d’arrestation et d’emprisonnement de la part des autorités.
La dernière menace à laquelle Luon a dû faire face est une campagne de diffamation contre lui. Il a été expulsé du Conseil des moines de sa ville natale sur la base d’un enregistrement audio d’une conversation entre le moine et un groupe de femmes. L’enregistrement a circulé sur Facebook au travers d’un compte à son nom qui a rapidement été effacé. L’une des femmes a nié les évènements et qualifié les allégations de fausses. Malgré les preuves fragiles, les autorités monastiques ont affirmé que le vénérable Sovath s’était mal comporté et devait être défroqué.
Pourquoi est-ce que cela arrive au Cambodge ?
Le Cambodge a plusieurs investisseurs étrangers, et le plus grand est la Chine qui a une coopération politique et sécuritaire étroite avec le pays.Les droits humains se détériorent depuis 2019 et les prisonniers politiques sont de plus en plus nombreux. Selon un rapport de Human Rights Watch, environs 90 personnes seraient détenues en détention provisoire ou en prison pour des motifs politiques, à la mi-novembre 2019.
Plusieurs lois répressives réduisent fortement le droit à la liberté d’expression, de réunions pacifiques et d’association. En raison de ces mesures, les attaques sur les défenseur-euse-s des droits humains sont devenues courantes au Cambodge.
En outre, le gouvernement réduit la liberté des médias et les réseaux sociaux sont surveillés.
Qu’est-ce qu’ont fait la Fondation et les autres ONG ?
Sur le terrain au Cambodge et en Thaïlande, plusieurs ONG partenaires et l’UNHCR ont aidé le Vénérable Sovath à trouver un lieu sûr, où la Fondation Martin Ennals peut continuer à le soutenir contre la campagne de diffamation menée à son encontre.
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